Ce que vous devez savoir sur les masques

Lors de tout soin dentaire, il y a une transmission aéroportée de particules entre le patient et le praticien. Il est intéressant d’en comprendre les mécanismes pour comprendre comment se protéger correctement et comment éviter la contamination croisée entre les patients. 

Dans la transmission aéroportée, il y a deux mécanismes différents : 

  • Transmission par “gouttelettes” : particules de gros calibre (>5µ) émises lors de la parole, toux ou éternuement, elles sédimentent rapidement dans l’environnement immédiat, et contaminent les surfaces du cabinet et les muqueuses ORL du dentiste.

  • Transmission par “aérosols” : particules fines <5µ, émises par la respiration du patient, peuvent être véhiculées sur des longues distances, elles sont inhalées par le dentiste.

Pour rappel, un coronavirus fait 100-150 nm, soit 0,1 µ.

Les mesures de protection doivent être adaptées en fonction du cas en présence, mais généralement, dans le cas du dentiste il y a émission de gouttelettes et d’aérosols.

Il y a 3 types de masques utilisés le plus fréquemment : le masque en tissu, le masque chirurgical et le masque de protection respiratoire.

La visière de protection crée une barrière en plus contre les projections, mais ne filtre pas l’air.

Quelle est la différence entre un masque chirurgical et un masque FFP ?

Un masque chirurgical est un Dispositif Médical (norme EN14683), régulé par l’AFMPS. Il est destiné à éviter la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque. Il protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis. Il protège donc des gouttelettes dans les deux sens. En revanche, il ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air. Lorsque le médecin et le patient portent des masques chirurgicaux, ils sont tous deux protégés.. On distingue trois types de masques: 

  • Type I : efficacité de filtration bactérienne > 95 %.

  • Type II : efficacité de filtration bactérienne > 98 %.

  • Type IIR : efficacité de filtration bactérienne > 98 % et résistant aux éclaboussures.

Les masques chirurgicaux utilisés habituellement en dentisterie sont les IIR, voire les II. La durée de port recommandée par les fabricants est très difficile à trouver, il est apparemment préconisé de changer le masque toutes les 4 heures. Si le masque a été mouillé, ou si la température est supérieure à 40°C, le masque doit être changé immédiatement. Pour éviter toute contamination croisée il est nécessaire de changer de masque à chaque patient.

Un masque FFP est un masque de protection respiratoire (norme NF EN149). Il fait partie des EPI (Equipement de Protection Individuelle) et est régulé par le SPF Economie. Il est destiné à protéger celui qui le porte à la fois contre l’inhalation de gouttelettes mais également des particules en suspension dans l’air, qui pourraient contenir des agents infectieux. Il ne protège pas en revanche le patient de l’expiration des particules fines du praticien, mais bien des gouttelettes. Le port de ce type de masque est plus contraignant (inconfort thermique, résistance respiratoire) que celui d’un masque chirurgical. Il existe trois catégories de masques FFP, selon leur efficacité (estimée en fonction de l’efficacité du filtre et de la fuite au visage). Ainsi, on distingue :

  • Les masques FFP1 filtrant au moins 80 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 22 %).

  • Les masques FFP2 filtrant au moins 94 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 8 %).

  • Les masques FFP3 filtrant au moins 99 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 2 %).

En dentisterie il est nécessaire de se munir au moins d’un FFP2. L'idéal est de se munir d’un masque FFP3 car les FFP2 ne protègent pas contre les particules de “polluants radioactifs, les agents biologiques en suspension dans l’air des groupes de risque 3 - dont fait partie le coronavirus”. La taille des particules filtrées est de minimum 0,6µ  mais varie en fonction des fabricants. Si le virus est transmis uniquement par des gouttelettes, le masque FFP2 suffit. Si le virus peut survivre dans l’air sans gouttelette, sa taille microscopique lui permettra de passer la barrière du masque. Il faut donc exercer la plus grande prudence et multiplier les barrières de protection (masques, visières, calots etc.)

Le dentiste doit également s'assurer que le masque épouse bien la forme de son visage et n’a pas de fuites : Pour vérifier l’ajustement d’un masque de protection respiratoire, il existe un test appelé Fit-Check : en l’absence de fuite, à l’inspiration forcée, avec une feuille plastique ou les mains en coquille sur le masque, le masque doit se plaquer légèrement sur le visage.

Vous pouvez également utiliser un Mask Extender afin de tirer sur les lannières du masque le plus possible. Le masque se plaquera alors plus efficacement contre le visage. Cette technique est particulièrement recommandée chez les personnes ayant un petit visage. Vous trouverez un exemple en photo ci-dessous :

Masques FFP2 : Attention aux contrefaçons !

Selon le SPF Economie, les masques répondant aux exigences de certaines normes étrangères peuvent exceptionnellement être utilisés, car nous sommes en période de pénurie. Les performances de filtration du matériau filtrant sont très similaires entre les masques FFP2 (norme européenne EN149), les masques N95 (norme américaine NIOSH 42C-FR84), et les masques KN95 (norme chinoise GB2626-2006).

Il est donc très important de vérifier les normes de masques que vous achetez à votre distributeur, car tous les masques ne se valent pas. Chez Dental Addict, nous avons vérifié non seulement que tous les tests labo et tous les certificats étaient bien conformes, mais aussi vérifié et testé sur nous-mêmes les masques KN95 reçus de notre fournisseur. Des détails tels que les attaches scellées aux ultrasons et non agrafées n’ont pas échappé à notre vigilance (cf. photo).

En effet, les contrefaçons de masques FFP2 inondent le marché, il nous a semblé important de prévenir les dentistes et les professionnels de la santé de ce danger, car il en va de leur sécurité.

Nous recevons des dizaines de propositions de masques FFP2 chaque jour, mais toutes sont rejetées par notre département qualité.

La très grande majorité des masques KN95 venant de Chine sont estampillés FFP2 souvent de manière abusive, il est préférable de ne pas prendre en compte cette information, mais bien de se fier aux test labos qui les accompagnent. En effet, les masques KN95 chinois doivent répondre impérativement à la norme GB2626-2006 qui doit être validée par un laboratoire figurant sur la liste des instituts accrédités par le gouvernement chinois (le CNAS : China National Accreditation Service ) et qui lui-même est accepté au niveau belge par le SPF Economie.

Vous pouvez retrouver toutes les informations de l’AFMPS et du SPF ECONOMIE.

LA NORME EN149:2001+A1:2009

Cette norme fixe les caractéristiques des appareils de protection respiratoire.

Les masques FFP doivent idéalement répondre à certaines exigences. Pour qu’ils soient qualifiés de FFP, il est nécessaire que les masques répondent à la norme EN149 (2001 puis révisée en 2009).

Avec la publication de la version 2009 de la norme, la désignation du masque de protection respiratoire est désormais « demi-masque filtrant contre les particules ». Le sigle NR ou R est à ajouter après FFP1, FFP2, FFP3 :

  1. NR (« non-reusable ») : si l'utilisation du demi-masque filtrant est limitée à une journée de travail. Il est non réutilisable ;

  2. R (« reusable ») : si le demi-masque filtrant est utilisable plus d'une journée de travail. Il est donc réutilisable.

Les masques respiratoires FFP sont considérés comme des équipements de protection individuelle (EPI). Voici les mentions légales qui doivent obligatoirement figurer sur chaque masque :

  1. Nom du fabricant ;

  2. Référence du masque ;

  3. CE et n° de l'organisme certificateur + EN149:2009 + la classe du masque (FFP1, FFP2 ou FFP3) + sigle (NR ou R).

Le marquage doit répondre à la directive 2016/425 régissant les EPI. Si l'une de ces mentions est manquante, le masque sera considéré comme non conforme en temps normal hors crise coronavirus. La situation exceptionnelle de pénurie de masques a en effet obligé le SPF Economie à prendre des mesures pour permettre l’importation de masques sur le territoire en assouplissant la réglementation.

Voici les 3 tests réalisés pour la norme EN149:2001+A1:2009  :

Les masques sont testés selon plusieurs critères afin de qualifier et certifier le masque :

  • La fuite totale à l'intérieur

  • La pénétration du matériau filtrant

  • La résistance respiratoire

Puis-je désinfecter un masque à usage unique après utilisation ?

L’AFMPS a publié une directive pour guider le reprocessing des masques (ENG), cependant nous appelons à la plus grande prudence concernant la réutilisation des masques. Le protocole de “reprocessing” est particulièrement compliqué

De nombreux tutoriels sont apparus sur les réseaux sociaux pour désinfecter ses masques KN95, les traiter avec des UV ou les passer dans un autoclave. Les fabricants de masques actuellement ne recommandent pas ce type de pratique.

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